• A la Recherche de la Liberté.

      Intrigue 

    Melina a quatorze ans, et son frère Ralph n'en a que neuf. Vivant sous la peur d'une société illegale, ils décident de s'enfuir, pour se rendre vers la capitale.Une fois sur place, ils pourront dénoncer le régime qui les térrifie au président, et mettre leur faux gouvernement en prison. Mais en traversant le pays, ils s'exposent à la menace des traqueurs, des personnes dont la seule vue vous térrifie.

  • ▓▒▓▒Partie 3▒▓▒▓

    - Nous sommes envoyés pour la même raison Ralph et moi ! Si tu veux on peut faire le chemin ensemble ! Au moins, nous serons plus forts à trois. »

    Dany me regarde et esquisse un sourire.

    « Suivez-moi, j’ai une idée ».

    Sans me poser de questions, je le suis à travers les ruelles glissantes, en tenant mon frère par la main. Dany a l’air de savoir ce qu’il fait. Il a eu une très bonne idée tout à l’heure, en se déguisant en traqueur. Au moins, on ne risque pas de nous faire repérer.

    Dany écarte une mèche de devant ses yeux. Il desserre l’écharpe qu’il a autour de cou, ce qui nous laisser apercevoir une chaîne dorée. Un parfum masculin se dégage de cet espace de peau. Dany se retourne, comme s’il avait lu dans mes pensées.

    Nous sommes arrivés devant un magasin avec une inscription très vieille, à peine lisible. « La Boutique de Farces et Attrapes ». Nous rentrons dedans, sous un tintement de clochettes. Un vieux monsieur avec des lunettes rondes nous accueille. Il n’est pas plus haut que trois pommes, et nous fixe de ses yeux globuleux, ce qui me met mal à l’aise. Dany se lance :

    « Bonjour, pouvez-vous me montrer où sont vos déguisement, s’il vous plaît ? »

    L’homme se retourne et nous conduit vers un coin poussiéreux de la boutique, où sont entassés des vêtements de toutes les tailles. Malgré la saleté qui leur donne une teinte grisâtre, les affaires n’ont jamais été portées. Je pourrais même dire qu’elles sont « neuves ».
    Dany se penche sur le tas de vêtements, et commence à farfouiller, en mettant de la poussière de partout. Mais je ne sais pas ce qu’il cherche, alors je ne peux pas l’aider. A la place, mes yeux se posent sur la vieille horloge. Le « tic-tac » stressant bourdonne dans mes oreilles. Je retire mon regard, un peu mal à l’aise. Dany vient de trouver ce qu’il cherchait.

    « Ce sont des tenues de traqueurs, nous dit-il en tenant fièrement la combinaison bleu sombre qu’avaient l’habitude de porter nos supérieurs.

    - Comment ça se fait ? Je murmure dans un souffle.

    - Les traqueurs se font livrer leurs combinaisons. Elles sont donc assez banales pour les commerçants. Seulement, il n’y a qu’eux qui portent ce genre de tenue. Allez, on les achète. »

    Nous nous approchons de la caisse sous le regard médusé du vendeur. Il se demande sûrement comment on peut acheter des tenues aussi laides ! Dany sort des billets de sa poche, et cette fois, c’est à mon tour de le regarder stupéfaite. Où a-t-il trouvé ces billets ? Nous vivons sous la terre, et nous pouvons obtenir de la nourriture grâce à des tickets, que nous offre les sentinelles quand on travaille. Mais jamais nous n’avons eu de billets !

    Dany nous conduit chez une femme un peu plus âgée que nous. Elle est parfaite. Des dents très blanches, et un sourire charmeur. Ça me dégoûte. « Annie m’a hébergée quand je suis arrivée ici. Ne vous inquiétez pas, elle sait tout de notre ancienne vie. Elle me prête aussi de l’argent, l’équivalent de nos tickets, pour pouvoir m’acheter des choses. »


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  • ▓▒▓▒Partie 2▒▓▒▓

    Je tiens Ralph dans la main, en faisant croire que nous nous baladons de bonne heure. Nous traversons des ruelles sombres. On s’arrête pour souffler, derrière des poubelles.

    « Alors Mel’ ? Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? me demande mon frère.

    -Je ne sais pas. On va attendre. On va essayer de trouver un plan. Après on avisera.

    -D’accord, mais si les traqueurs arrivent ?

    -Alors, on doit se déguiser Ralph. »

    Mon frère me regarde bizarrement. Sûrement car un sourire espiègle s’affiche sur mon visage.
    J’aperçois une femme plutôt âgée au carrefour. Vu comme elle est vieille, si les traqueurs la questionnent elle ne pourra pas nous soupçonner.

    J’avance doucement vers elle, quand j’aperçois au coin de la rue, mon pire cauchemar. C’est un traqueur. Il me fixe. Je me retourne doucement, pour ne pas éveiller les soupçons et je marche tranquillement, même si la peur m’envahit. Mon frère me regarde avec étonnement. J’essaye de lui faire des signes pour qu’il s’enfuie, mais il ne comprend. Je me retourne, et le traqueur a disparu. Je pique un sprint, et je saute par-dessus Ralph en lui criant « Cours ! ». Il ne cherche pas à comprendre, et me suis à travers les rues. « Dépêche-toi ! Les traqueurs sont là ! ». Mon frère redouble d’efforts. Par deux fois, je manque de tomber dans des flaques, mais je ne perds pas espoir, et je continue.

    Je ne sais pas où nous allons. A cause de ce manque d’orientation, nous nous retrouvons dans une impasse. Je me retourne, et le traqueur de tout à l’heure est en face de nous. Des larmes roulent sur mes joues. J’ai échoué. Dans vingt-quatre heures je ne serais plus là. Mes parents non plus. J’ai condamné notre famille à la peine de mort. Je serre les dents, car le traqueur s’approche de mon visage. Soudain, il enlève son masque, qui lui couvre la figure. « Ça alors, je souffle.»
    Le traqueur qui m’a fait pleurer il y a quelques instants n’est autre qu’un garçon de mon âge. D’ailleurs, il me semble que je l’ai déjà vu dans notre ville. Ses cheveux dorés forment comme une auréole au-dessus de sa tête. Ses yeux en amende d’un bleu profond me font littéralement fondre. Un sourire se dessine sur ses lèvres.

    « Je m’appelle Dany. Rassurez-vous je ne suis pas un traqueur, dit-il avec un petit rire.

    - Moi c’est Mélina, et voici mon frère, Ralph, je réponds encore sous le choc.

    Mon frère observe Dany du coin de l’œil.

    - Je te connais ! Tu étais au parc la semaine dernière, et tu as promis à des enfants que la vie changerait ! C’est pour ça que tu es parti ?

    Dany prend un air grave.

    - En effet, je suis en mission. Je dois retrouver le président pour lui parler de notre système de vie. Comme ça nous pourrons avoir une vie meilleure. Mais je ne suis pas encore arrivé à destination. On peut dire que je suis loin de mon but !

    Je ferme ma bouche avant des insectes ne rentrent dedans.


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  • ▓▒▓▒Partie 1▒▓▒▓

    Le murmure du vent masque le son de nos pas. Ralph et moi nous dirigeons vers la capitale qui est très loin d’ici. Personne ne doit nous repérer. Nous devons parcourir le plus de kilomètres cette nuit, car demain à la première heure, nous serons recherchés par le gouvernement. Ralph et moi sommes sortis de la maison juste après le couvre-feu, sous la bénédiction de nos parents. Dans notre société, cela semble absurde que les parents incitent leurs enfants à mal agir, surtout lorsque le prix à payer est la mort. Si nous nous faisons attraper, nous risquons la peine de mort, et nos parents aussi. C’est pour ça que nous devons nous dépêcher de rejoindre la capitale, avant demain matin.

    Je sens que Ralph est fatigué. Il n’a que neuf ans. Il a besoin de sommeil. Je le prends sur mon dos, mais malgré son jeune âge, il est lourd à porter. Surtout pour une fille de quatorze ans aussi maigre que moi. Pendant toute ma jeunesse, je n’ai pas pu me nourrir à ma faim, ni moi, ni ma famille. Et les voisins, n’en parlons pas. Ils sont sept en tout. Trois enfants, deux parents, et deux grands-parents. Nous allions parfois leur apporter un morceau de pain, et nous nous contentions de la miche que nous avions. C’est pour ça que mon frère et moi sommes partis. Nous allons retrouver le président, pour qu’il arrête notre gouvernement. Encore faut-il que notre village soit situé sur des cartes. L’endroit où nous vivons n’est répertorié nulle part. D’après les plans, nous vivons dans des montagnes rocheuses abandonnées. Et c’est vrai. Notre « ville », si on peut l’appeler comme ça est située à 200 mètres de profondeur sous un piton rocheux. Ainsi, les touristes qui passent ne se doutent de rien.

    La fatigue m’envahit. J’aperçois une maisonnette à quelques mètres d’ici. Dès que Ralph et moi arriverons là-bas, nous pourrons nous reposer, et nous continueront notre chemin. Mais c’est un peu risqué. Si nous nous arrêtons en pleine forêt, les traqueurs qui sont chargés de retrouver les personnes qui s’enfuient nous traquerons. Et notre plan aura échoué. D’ailleurs, il ne faut pas qu’on croise des gens, car ils pourraient nous trahir, si les traqueurs viennent les voir.

    Nous sommes arrivés. Je dépose Ralph dans un recoin sombre, et j’inspecte les lieux, pour découvrir si des personnes habitent ici ou non. Apparemment pas. Mais je garde quand même mes précautions : les habitants de cette maison pourraient revenir.
    Nous avons eu beaucoup de chance de tomber sur cette maisonnette. Il y a des buissons remplis de baies. Des framboises, des fraises, des myrtilles, des mûres, j’entends même un ruisseau couler pas très loin. On peut dire que notre expédition s’annonce bien !

    Au bout d’une heure, je me réveille. Je viens de faire un cauchemar. Les traqueurs étaient tous proches. Et je sais que c’est vrai. Nous devons nous dépêcher et même courir. Je réveille Ralph et nous nous éloignions de la maison. J’avais pensé à mettre plein de fruits dans un mouchoir, que j’ai mis dans ma poche. Comme ça, cous pourrons manger en route. Je passe par le ruisseau, même si nous devons faire vite. Nous devons impérativement boire. Ralph comprends ce que j’ai en tête. Il accélère et se dépêche de boire. Au moins, nous ne perdons pas de temps, car c’est un très long voyage qui nous attend. Mon petit frère passe devant moi, et se faufile dans la forêt. Entre les arbres, il est méconnaissable. Je suis fière d’être sa sœur. On marche pendant quelques heures, quand le soleil pointe son nez. Heureusement, nous apercevons un petit village. On y arrive en deux temps trois mouvements.  


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